Variétés révolutionnaires

CONCOURS DE L’AN II: LIVRES CLASSIQUES 217

laïcité la gratuité et l'obligation. Danton prononça en faveur de l'obligation un admirable discours. Bientôt la réaction thermidorienne, pour donner satisfaction aux masses peu éclairées soulevées par les prêtres et les agents royalistes, supprima l’obligation par la loi du 27 brumaire an III (17 novembre 1794) et la gratuité par la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795). Mais les tentatives hardies de la Convention ne devaient pas rester stériles. Les Chambres républicaines ont repris et définitivement confirmé l'œuvre de Lanthenas, de Romme, de Grégoire et de Lakanal.

Il ne suffisait pas d'ouvrir des écoles ; il fallait encoretrouverdes livres élémentaires permettant de mettre en œuvre les principes pédagogiques exposés au cours des incomparables discussions auxquelles se livra à plusieurs reprises la Convention, discussions qui n'ont jamais été égalées. L'Assemblée sur le rapport de Grégoire, du 3 pluviôse an II (22? janvier 1794), où l’illustre représentant déclarait que « tous les citoyens ont un égal intérêt à ce que personne n'élève mal ses enfants comme à ce qu'ils ne nourrissent pas des animaux féroces pour les lancer sur la société », décréta, le 9 pluviôse (28 janvier), qu'un concours serait ouvert pour la composition de livres élémentaires destinés aux écoles nationales. Les concurrents devaient spécialement s'occuper de l'hygiène des enfants depuis le premier âge, de la pédagogie pratique à l'usage des instituteurs, des méthodes d'écriture et de Jecture,

MARCELLIN PELLET 13