À la recherche de la fortune du duc d'Orléans (1793-1794) : lettres inédites du général Montesquiou à Francis d'Ivernois

{4 REVUE HISTORIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

qui passe par ce même village. Je vous ferai done un long adieu dimanche, et mes vœux vous suivront. Je vous porterai le mémoire que vous m'avez demandé et le peu de renseignements que j'ai pu me procurer en attendant la réponse de la partie intéressée, que je ne peux recevoir que vendredi soir ici, que par conséquent je ne pourrai pas avoir avant notre entrevue. C’est une grande consolation pour moi de vous embrasser avant cette longue séparation, et de vous répéter combien je vous suis tendrement attaché.

[paraphe]

IV

Ce 17 décembre 1793.

Je suis bien impatient, mon cher ami, d'apprendre des nouvelles de votre voyage. Le temps y a été favorable, mais l’état de votre jambe m'inquiète, Vous avez trouvé M. le Duc de Brunswic vainqueur, et, je l'espère, M. votre frère‘ en bonne santé. Je vous demande quelques détails sur tout ce qui vous intéresse, dès que vous avez un moment à me consacrer.

Depuis que je vous ai quitté, j'ai reçu quelques faibles renseignements sur l'affaire de M. Chabos et je me hâte de vous les transmettre. Son père avait une maison Portland place à Londres, où logeait M. Drof. Cette maison ayant été vendue, on ignore si ce même Drof a logé dans l’autre située Chappel Street N° 3 près Parcklane. Le concierge de cette dernière maison était un nommé Tapy, homme que l’on croit sûr et qui peut être utile, en lui promettant la protection de son nouveau maïtre. Il doit au moins aider à découvrir M. Drof qui, comme je vous l’ai

1. Un frère de d'Ivernois, Charles-Philippe, était officier au service de la Prusse (1754-1813). — O. K.