À la recherche de la fortune du duc d'Orléans (1793-1794) : lettres inédites du général Montesquiou à Francis d'Ivernois

A LA RECHERCHE DE LA FORTUNE DU DUC D'ORLÉANS 13

comme le motif secret de votre voyage. Il est bien aisé d'ôter à cette bonne œuvre toute apparence de mystère, et vous êtes parfaitement autorisé à vous en ouvrir aux Ministres. Il est impossible qu’ils refusent protection à des opprimés, et qu'ils improuvent le motif estimable qui vous fera agir.

Je ne vous ai donné que les premiers éclaircissements qui pouvaient vous aider à entrer en matière, si vous vous rendez à mes sollicitations. Mais lorsqu'il en sera temps, je vous ferai passer au premier ordre toutes les autorisations que vous jugerez à propos de me demander.

M.

III

À Monsieur Monsieur d'Ivernois

à Berne.

Bremgarten, ce 26 novembre 1793.

Vous avez dû trouver à Berne, mon cher ami, ma réponse à votre première lettre. J’ai reçu hier la seconde du 21 et je profite du courrier qui part demain pour y répondre. Vous devez recevoir cette lettre jeudi. Je veux vous épargner la majeure partie du chemin que vous consentiez à faire, et vous détourner le moins possible de votre route. En conséquence je partirai d'ici vendredi matin, et j’arriverai samedi matin pour diner à Kirchberg, à 4 lieues de Berne, sur la route de Berne à Zurich. C’est le lieu où j'allais coucher l’année dernière lorsque je me séparais de vous à Berne. Il y a là une assez bonne auberge. Si vous y arrivez de bonne heure, ce qui vous sera très aisé en venant de Berne, nous y passerons le reste de la journée ensemble, et je n’en sortirai que quand je vous aurai vu douloureusement prendre la route de Soleure et de Bâle