À la recherche de la fortune du duc d'Orléans (1793-1794) : lettres inédites du général Montesquiou à Francis d'Ivernois
28 REVUE HISTORIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
le bonheur de vous savoir à plus de deux cents lieues de ce malheureux pays.
Adieu, mon cher ami, portez-vous bien, et n'oubliez pas un ami très inutile, mais qui vous est tendrement attaché. [paraphe]
IX
Bremgarten, ce 7 février 1794.
Je vous envoie, mon cher ami, une lettre de M. Chabos, et un pouvoir en blanc signé de lui, que vous ferez remplir vraisemblablement du nom de M. Duval, qui vous remettra ce paquet et qui, après vous, ala confiance entière de mon jeune ami et la mienne. Lorsqu'il se sera nommé à vous, vous n’en serez pas étonné, Dieu veuille que nos efforts réunis nous rendent assez riches pour pouvoir former un établissement digne de vous attirer quelque jour. Mon Dieu, qu’il me serait doux de vous faire connaître de celui dont vous aurez été le premier bienfaiteur, et qui est digne des soins que vous lui avez consacrés. Je vous recommande l’estimable M. Duval dont je crois que la connaissance vous sera agréable, Je voudrais bien pouvoir m'adjoindre en troisième à vous deux, mais les jouissances de la vie, les seules que je regrette, me sont interdites. Je crains bien que cet exil ne soit plus long que ma vie. Quelque part où je la passe, elle sera consacrée à vous aimer.
[paraphe]
No 5 Ce 28 février 1794, J'ai reçu, mon cher ami, votre lettre du 11. Celles que vous avez reçues de moi depuis cette époque vous auront rassuré sur la crainte que vous paraissiez avoir que