Études historiques et figures alsaciennes

PAPA OBERLIN 253

de continuer ses assemblées sous ce nom »; l'église s’appela désormais le Temple de l'Éternel. Néanmoins, le 28 juillet 1794, on ne sait sur quelle dénonciation, Oberlin fut arrêté, au sortir d’un baptême, à Rothau. C'était le lendemain de la chute de Robespierre, mais la nouvelle n’en était pas encore arrivée au Ban de la Roche. Oberlin fut conduit à Schlestadt; cinq jours après, il fut remis en liberté. Sa réputation s’étendait en France et dans les pays voisins. En 1818, la Société d'agriculture de Paris lui décerna une médaille, et l’année suivante il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur, « un chevalier de quatre-vingts ans », écrivit-il sur son diplôme. Lorsqu'il se sentit vieillir, il se résigna, raconte une de ses ‘filles, tout en souriant aux jeunes gens qui l’entouraient. « J'ai aussi été jeune, leur disait-il. Quelle forcé! quelle vivacité! Qu'est devenu ce vigoureux Fritz? Il peut à peine se trainer. Croyez-vous que je murmure pour cela? Ah non! Le bon Dieu est un peu plus sage que le vieux Fritz; il saura déjà quand ce