Études historiques et figures alsaciennes

AVANT ET APRÈS IÉNA 45

plusieurs d'entre eux grièvement blessés. Je demande des nouveïles à droite et à gauche. J'apprends successivement tous les détails de la malheureuse affaire de Saalfeld. — Je rencontre le général Kalkreuth ; il me dit : « Venez chez moi « ce soir; bientôt nous ne compterons plus par « jours, mais par heures. »

Le soir, Gentz se rend chez Kalkreuth, et il voit entrer en même temps une députation d'officiers, «tous connus pour leur mérite ». Il veut se retirer, mais, sur les instances du

général, il reste et il assiste à l'entretien.

« L'un d'eux, portant la parole, a dit : « Nous venons, au nom de tout ce qu'il y a d’estimable dans l’armée, pour conjurer Votre Excellence d’avoir pitié de nous et de l'Etat. Le roi a déjà perdu la moitié de sa couronne... — Comment, Messieurs, comment ? les a interrompus le général. — Oui, Excellence, la moitié de sa couronne, nous sayons bien ce que nous disons, et il perdra incessamment l'autre moitié, si le duc de Brunswick continue à nous commander; le mécontentement est au comble ; nous ne répondons de rien, de rien même de ce qui peut se passer ici, si on ne trouve pas le moyen d’éclairer le roi sur sa position. C’est Votre Excellence qui doit s'en charger, c'est Elle qui doit prendre la direction, et nous ne partirons pas d'ici, quoi qu'il arrive, sans que nous ayons obtenu ce que nous demandons. » Ils se sont mis alors à expo-

RARARARARARARARARARRRLRRAR RSR RAR