Études historiques et figures alsaciennes

36 k ÉTUDES HISTORIQUES

ser tous les motifs qui les avaient conduits à cette démarche : le duc ne savait absolument plus ni ce qu’il faisait, ni ce qu'il voulait faire, ni où il était, ni où il allait ; les plus étranges propos retentissaient d’une extrémité de l’armée à l’autre. »

Kalkreuth fait à ce discours laseule réponse qu’il peut y faire. Si Le roi lui offre le commandement, même dans les plus mauvaises conditions, il l’acceptera sans réplique; mais ce serait de sa part un manque de respect et un acte d’indiscipline sans exemple de le demander. Et comme les officiers insistent encore, il les congédie brusquement.

Gentz continue :

« Cette scène, qui m'avait terriblement affecté, a amené une longue conversation, dans laquelle le général Kalkreuth ne m'a pas laissé de doute sur l'étendue et l'extrémité du danger. J'ai appris que non seulement le duc de Brunswick n'avait aucun plan fixe et raisonnable sur l’ensemble des opérations, mais qu'il en dirigeait encore très mal les détails, qu’il fatiguait les troupes par des dispositions confuses et contradictoires, par des marches et contre-marches inutiles, par une mauvaise répartition des cantonnements, par des difficultés continuelles pour la subsistance, par une infinité de fausses mesures qui épuisaient leurs forces en pure perte. Enfin, il m'a nettement annoncé que,

a