Études historiques et figures alsaciennes

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et plus vite qu'il ne pensait. Il se fit d’abord l'avocat de la Sainte-Alliance, le promoteur des mesures prises contre la presse, contre l'enseignement universitaire, contre tout ce qu'on embrassait sous la dénomination vague de « menées\ démagogiques ». Puis, à mesure que la réaction se montra impuissante à enrayer le mouvement révolutionnaire, il chancela dans ses propres opinions. Il se demanda enfin s’il n’y avait pas une conciliation possible entre l'esprit de conservation et le besoin de réforme, et ilosa parfois seséparer de son tout-puissant protecteur Metternich. Il approuva la révolution de Pologne, peut-être par haine de la Russie, et il prit son parti de l'avènement des Orléans en France, lui qui avait reçu de l’argent du roi Louis XVIII. Ce fut la dernière volte-face de ce génie fécond en métamorphoses.

La vieillesse approchait, une vieillesse précoce, qu'il avait hâtée lui-même, en doublant, pour ainsi dire, l'intensité de sa vie par toutes

sortes d’excès, sans en excepter les excès de