Études historiques et figures alsaciennes

AVANT ET APRÈS IÉNA 43

travail. Lorsqu'il se sentit dépérir, il fut saisi d'épouvante, et ses dernières années se passèrent dans un désespoir profond. A la déchéance physique se joignait le désarroi moral. Gentz mourut le 9 juin 1832, non de maladie, ni même de vieillesse, mais de la peur de mourir. Sa philosophie, qui l’avait à peine soutenu pen-, dant sa vie, le laissa désarmé devant la mort.

L'éditeur de ses écrits posthumes l’appelle le plus grand écrivain politique de l'Allemagne. Si cela est vrai, ce n’est pas à l’honneur du nom allemand. Pour mériter l’épithète de grand, soit dans la politique, soit dans une carrière quelconque, il ne suffit pas d’avoir une intelligence vive, une plume fertile, une conversation agréable ; il y faut encore une certaine dignité de caractère, et c’est ce qui manquait le

plus au chevalier de Geniz.

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