Études historiques et figures alsaciennes

LA POLITIQUE FRANÇAISE DE GOŒTHE 67

bombardée la nuit dernière. C’est un aspect terrible, et l’on frémit à l’idée qu’on pourrait avoir là un être cher. Elle se rendra aujourd’hui, et l’armée continuera sa marche sur Paris. Tout va si vite, que je serai sans doute sous peu de retour auprès de toi. Je me porte très bien, quoique je manque de bien des choses, et de toi par-dessus tout. Continue de m’aimer. Prends soin de la maison et du jardin. Je te rapporterai de Paris un joli souvenir de voyage. »

La marche sur Paris est barrée par la canonnade de Valmy. SiGæthe désapprouve la guerre, il en partage résolument les fatigues etles dangers. Il est ordinairement à l’avant-garde. Sa bonne humeur ne le quitte jamais. Il sait au besoin, par un mot heureux, par une distraction inattendue, relever le courage de ses compagnons. À Valmy, voulant éprouver sur lui-même l'espèce particulière de fièvre que donne le bruit ininterrompu du canon, il s'expose au feu des batteries ennemies. Le 27 septembre, une semaine après la bataille, il écrit à Knebel, le

précepteur du prince Constantin, frère cadet de