Битеф

Ima i poljubaca koje pobedniku daje lepa Angelika, Glasovi, kojima govore glavne limasti, pripadaju Rosariju Maninu i Biagu Sgroi. Oni se upuštaju i u improvizacije, jer im je tekst, posle tolikih izvodenja, dobro poznat. Moja jediná kritika odnosi se na dijalog, pošto je na sicilijanskom narečju. Ali, zar crnačke duhovne pesme nisu lepe, iako se pevaju isključivo na engleskom? Sve и svému, neoblena představa na visokom umetniČkom nivou. (Guy Thibault)

les marionnet marionnettes siciliennes. Ces personnes sont des orfèvres en la matière, puisque les Napoli font cela depuis plus de .. . deux cents ans. A la suite de leur production au théâtre de la Cour Saint-Pierre, nous avions lu des analyses enthousiastes dans la presse genevoise. Nous étions impatients de juger par nous-mêmes... Ce spectacle est très curieux; il est également très beau. Ces marionnettes sont, nous dit-on, les plus grandes du monde, la plupart d’entre elles mesurent un mètre cinquante; certaines pèsent quarante, voire cinquante kilos; en scène, sous l’effet des projecteurs, elles donnent réellement l’impression d’êtres humains. Elles sont habillées de costumes magnifiques. Ceux-ci sont l’oeuvre de l’épouse de Pippo: Italia Napoli, qui prête également sa voix aux sujets féminins. Les armures des chevaliers sont de véritables chefs-d’oeuvres, tels ces boucliers exécutés dans du métal repoussé au marteau, entièrement à la main; on nous a affirmé que l’un deux a cent cinquante ans. Une vraie pièce de collection. Natale Napoli, le frère de Pipo a peint les décors. Il s’y entend fort bien et ceux-ci complètent heureusement la haute valeur artistique de l’ensemble. Le spectacle donné à Nyon s’intitule »Orlando furioso « (»Roland furieux«). Il relate les expolits des chevaliers au temps de Charlemagne et particulièrement ceux ď Orlando ( Roland). Il y a beaucoup de duels, Roland décapite ses adversaires avec une admirable facilité à moins qu’il ne les pourfende de haut en bas . . . Il y a de plus petits personnages, par exemple, Familio (l’écuyer) qui devra combattre le géant sarrasin. Il y a le dragon qui crache le feu. Il y a le sang qui coule . . , (mais oui). Il y a les baisers que donne au vainqueur la belle Angelica. Deux hommes, Rosario Manina et Piago Sgroi prêtent leur voix aux protagonistes. Ils improvisent dans le détail

car Us on déjà joué tant de fois ce spectacle qu’ils se sont habitués à un texte. Pour avoir passé la deuxième partie du spectacle de l’autre côté de la rampe, nous dirons que c’est une joie artistique rare que de les voir vivre leurs réparties. Si l’on doit faire une critique, elle concernera le fait que les répliques sont en sicilien. On nous répondra sans doute qu’il doit en être ainsi: les negro spirituals ne sont-ils pas beaux chantés seulement en anglais. C’est possible. Une explication en français est donnée avant la représentation. Un simple feuillet ronéotypé, relatant les grandes lignes de l’histoire, compléterait heureusement ces commentaires explicatifs. La troupe Napoli, pour la suite de sa tournée en Romandie y pense, nous a-t-on dit. Quoi qu’il en soit c’est un spectacle peu commun et d’une haute tenue artistique. ( Guy Thébault)