Битеф

notion qui évoque avant tout la poésie et la prose d’une décadence raffinée et de grands noms de la littérature européenne, mais aussi un style de vie rattaché à cette époque. L’expression »fin de siècle est aussi un aveu spontané d’une »fin« vague et la prémonition du nouveau. Et quelle est la situation aujourd’hui à la fin du millénaire et au théâtre d’abord? Le théâtre, comme toujours d’ailleurs, partage le sort d’autres arts. Après les années 50 où le théâtre est dominé par les auteurs dramatiques socialement engagés comme Brecht, Sartre et Arthur Miller, ou bien par ceux qui démolissent les formes existances de l’expression théâtrale comme Beckett et lonesco, après les années 60 où le théâtre est dominé par le théâtre lui-тете la littérature n’étant que le prétexte ou même en étant absente, viennent les années 70 qui peut-être parce que nous y sommes encore nous semblent sans relief et sans caractéristiques particulières. Cette impression concorderait avec l’observation de Kenneth Clark que les années 70 des siècles de l’histoire culturelle récente n’apportent ni de grande contribution ni de grands tournants. Si cette décennie n’a pas de caractéristiques marquantes au théâtre, si elle n’a pas fait apparaitre des noms qui ne l’étaient pas déjà au cours de la décennie précédente (Brook, Planchon, Tovstonogov, Ronconi, Robert Wilson, Schechner, Schumann etc.) peut être les deux décennies jusqu’à la fin du siècle ((XX 0 ) et la fin du millénaire (second) feront apparaitre un théâtre aux caractéristiques et aux valeurs exceptionnelles. Il a, semble-t-il, des raisons que cette période soit appelée d’avance »fin de millénaire«, non seulement en raison de la date, qui est celle des dernières décennies du millénaire, mais aussi parce que, d’après tout, cette époque est teinte par une atmosphère de »fin« au seuil du 21-er siècle st du 3° millénaire. Dès maintenant on devine qu’avec une sorte de nouvelle décadence, comparable à celle de fin de siècle, des formes théâtrales des époques précédentes sont décomposées de manières les plus diverses, souvent monstrueuses, parfois brillantes rarement sublimes. Bitef 13 ne peut donner une image complète de cete situation une saison mondiale entière n’y réussirait pas mais il peut offrir des exemples de certains mouvements au théâtre qui seront caractéristiques un jour dans l’avenir pour cette période. Le théâtre de »fin de millénaire« est ce le réalisme brutal, presque scientifique, du Werkteater d’Asmterdam, ou le renouveau délibéré du réalisme classique de »Vanemuine« estonien, ou bien le réalisme poétique d’»lvan Vazov « de Sofia, ou encore le sarcasme pompeux d’un Carmelo Bene, sinon la révolte anarchiste d’un Squat ou le théâtre total de Rina Bausch ou bien l’actualisation ironique des classique par Roberto Ciulli ou la théâtralisation des réminiscences historiques de Ljubisa Ristié? Il est difficile de répondre à la question quelle est l’entreprise tréâtrale qui, parmi autant de créations divergentes, sera caractéristique pour notre époque. Tous ces spectacles seront réunis en septembre 1979 à Belgrade et nous tous, auteurs et public, prendrons part à la tentative d’y donner une réponse. (Mira Trailovié et Jovan Cirilov)