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moénik direktora Yule Repertory Theatre, gde je režirao Avetinjskusonátu, Sganarella i Bluz ludog psa. U- 1 čestvovao je u radu Međunarodnog t istraživačkog instituta Pelerà Brooka c i režirao za Berlínski međunarodni 1 festival, nekoliko franeuskih festivala i i Shiki teatar u Japanu. Na Njujor- 1 škom Shakespeareovom festivalu re- < žiráo je Višnjik i Agamemnona u Lin- 1 colnovom centru, kao i Serburške ki- < šobrane, Srečne dane, Maestra i Mar- < gerita, Caleba i premijeru Zastrozzi. : Nedávno je Serban režirao opere Ev- 1 genije Onjegin, Rodelinda i Puritánéi J u Welsh National Opera, Travijatu u i Muzičkoj školi Juilliard i Čiarobnu 1 f rulu u Nansiju, u Francuskoj. Tre- i nutno ležira Beaumarachaisovu Fi- i garovu ženidbu za Guthrie Theatre, □
Andrei Serban Romanian born Andrei Serban came to the U.S. in 1970, under a Ford Foundation Grant, and began working at the La Mama ETC. During the next five years, he directed Medea, Electro, und Trojan Women, which as Fragments of a Trilogy (together with Good Woman of Set-
zuan) toured Europe and the Middle East, ln 1977-78, Mr. Serban was Associate Director of the Yale Repertory Theatre, where he directed The Ghost Sonata, Sganarelle, and Mad Dog Blues. He has participated in Peter Brook’s International Research Institute and directed for the Berlin International Festival, several French festivals, and the Shiki Theatre of Japan. At the New York Shakespeare Festival, he directed The Cherry Orchard and Agamemnon at Lincoln Center, as well as The Umbrellas of Cherbourg, Happy Days, The Master and Margarita, The Seagull and the premiere of Zastrozzi. Mr. Serban has recently directed the operas Euqene Onegin, Rodelinda and / Puritani at the Welsh National Opera, La Traviata at the Juilliard School of Music and The Magic Flute in Nancy, France. He is currently directing Beaumarchais’s The Marriage of Figaro for the Guthrie Theatre,□
Molière chez Popeye Un gros cube be bois peint en blanc avec des trous pour les fenêtres; cinq ou six marches d’escalier; des panoplies de clown, aux teintes franches, rouge carotte ou gris perle; deux lauriers-roses en pot et une grosse pendule qui marque l’heure, ces derniers éléménts appartenant en fait à la faculté des sciences, dans la cour de laquelle jouent les comédiens: avec ces accessoires simples, des acteurs de Boston, dirigés par Andréi Serban, jouent en anglais quelques farces de Molière, comme le Médecin volant ou le Mariage forcé, et c’est un bain de fraîcheur dans le sauna d’Avignon. Bonne surprise, et sensation bizarre de choc de deux mondes. Comme la mise en scène est très claire, déxoupée en angles vifs dans une lumière droite, avec des gags naturels, le tissu des farces de Molière et leur dynamique sont donnés tels quels, dans leur jeunesse, marchent comme sur des roulettes. On pourrait même dire que la traduction anglaise, qui permet de saisir le dessin carré du propos, de la parole, sans les embrouilles ou les échos des carences culturelles, oui, le fait d’entendre la farce en anglais épuré, cerne à la pointe d’épingle la gaieté de Molière, les accidents de l’action. Ce serait, à la limite, plus Molière que Molière.
Et en même temps ces farces de Molière jouées par des Américains deviennent une parade endiablée totalement américaine. II apparaît ici. à cru, que la culture d’un pays se tient moins dans le discours luimême, dans le produit culturel luimême, que dans l’ensembele des attitudes naturelles des habitants, ici des comédiens: la façon de marcher, de tenir le dos et la tête, le regard, le ton et je cours de la voix, la conduite d’ensemble des allées et venues. Pour nous Français, le temps très court de ces quelques farces de Molière, c’est toute notre Amérique que nous voyons défiler, que nous entendons s’exprimer, c’est le cinéma muet, c’est Langdon et Keaton et Chaplin, puis c’est Laurel et Hardy, et c’est tous les films de Disney et Popeye et c’est les cartoons, et les bandes dessinées et les westerns. Bref, ce spectacle est sidérant car, à des riens, des intonations fugitives, le glissement d’une chaussure de tennis, nous sommes plongés dans l’Amérique de nos films, de tous nosjournaux, et pourtant c’est Molière, Molière tout craché, pas travesti uneseconde. Et c’est une excellente leçon. Il faudrait, nous aussi jouer Molière comme ça, non plus à l’américaine mais à la française, un Molière pas défiguré ni surchargé, un Molière authentique mais qui serait porté, fêté par Tati, par Picasso, par Guignol, et cela, spontanément, sans référence indiquée; ce serait dans l’air, ce serait vivant. Merci en tout cas aux comédiens de l’American Repertory Theatre de Boston, à leur directeur Robert Brustein, à leur metteur en scène occasionnel Andréi Serban pour cette joyeuse soirée moliéresque américaine. Aux Pénitents-Blancs, Jean-Louis Jacobin met en scène une pièce d’Elisabeth Janvier, les Anges, Dans une sous-préfecture de France, quelques dames sont réunies pour goûter: l’épouse du chirurgien, celle du sous-préfet, la maman du maire, celle d’un avocat en renom, d’autres femmes. Elles bavardent de tout et rien, et, là, pendant environ une heure, Elisabeth Janvier a écrit un dialogue d’une qualité on ne peut plus rare. C’est d’une gaieté d’imagination extraordinaire. Elisabeth Janvier tresse à toute vitesse des inventions pour des coups de poésie, des fragments d’inconscient collectif ou, disons, d’inconscience de classe et aussi des échappées délirantes individuelles.
Les cinquante ou soixante premières pages de cette pièce, les Anges, ne ressemblent à rien de connu. Elisabeth Janvier y prouve des facultés exceptionnelles de dramaturge et d'écrivain. Il semble malheureusement qu’il y ait deux Elisabeth Janvier en une. La première, que nous venons de présenter, est un crâteur très libre, enjoué, pénétrant, visionnaire, gai, généreux. La seconde est une intellectuelle ordinaire, empêtrée, systématique, un peu bêta. Toutes ces interventions malheureuses de la deuxième Elisabeth Janvier ont empêché l’excellent Jean-Louis Jacobin de mettre en scène comme il aurait aimé et su le faire la pièce étourdissante de la première Elisabeth Janvier. Les jeunes et bonnes actrices, Myriam Courchelle, Thérèse Crémieux. Marie Desroche, Liliane Fatna, Claire Fayolle, Isabelle Linnartz, Caroline Loeb et Coralie Seyrig, toutes douées, sont gênées par les masques qu’Elisabeth Janvier a exigés: à cause de ces masques, nous les entendons mal, nous perdons les deux tiers des merveilleux bonheurs du texte de la première Elisabeth. ■ Très jolis et amusants costumes de Christine Mandouze. Jean-Louis Jacobin a fait de son mieux, et c’est déjà très bien tout de même DMichel Cournot, Le Mond, 31. juli. 1982.