Човек и инвентивни живот

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CHAPITRE VIII

LA FINALITÉ BIOLOGIQUE ET LA FINALITÉ TECHNIQUE HUMAINE. CARACTÈRE IDÉAL DOMINANT DE L'UNE ET DE L'AUTRE. — L'’ÉVOLUTION DU MONDE VIVANT ET L ÉVOLUTION DE LA TECHNIQUE NE SONT PAS GUIDÉES PAR LES INTÉRÊTS DE L'ÊTRE VIVANT. — CARACTÈRE INDIVIDUALISTE DE L'ÉVOLUTION DU MONDE VIVANT ET DE L'INVENTION TECHNIQUE HUMAINE. — DISCONTINUITÉ APPARENTE DES INVENTIONS BIOLOGIQUES ET DES INVENTIONS HUMAINES.

Les êfres vivants ont tous les caractères de produits d'une finalité, d’une «invention intentionnelle ». D'autre part, un être vivant, l’homme, est la source d’une puissante invention finaliste dont découle sa civilisation matérielle, ses arts, sa technique.

Si ces deux puissances d'invention, la biologique et l’humaine, sont dans quelques rapports mutuels d'origine, comme nous le supposons, on devra trouver des analogies profondes dans leur nature intime, révélée par leurs réalisations matérielles, le monde vivant et la technique humaine. Ces produits devront trahir un même esprit créateur, ils devront porter un même cachet d’origine.

Pour vérifier cette hypothèse, voyons d'abord quels sont les caractères dominants de l’évolution du monde vivant ct ceux de l’évolution de la technique humaine.

L'évolution du monde vivant a de toute évidence un caractère idéal, dans ce sens qu'elle n’est pas guidée par des intérêts individuels de conservation ni dirigée vers une plus grande aptitude de vie et de lutte. Si l’évolution était le résultat d’une sélection par la lutte pour l'existence, on peut affirmer qu’elle aurait eu une tout autre allure et que le monde vivant actuel aurait un aspect bien différent de celui qu'il nous offre. Dans ce cas on devrait constater que l'aptitude à la vie augmente avec le progrès de l’évolution; et tout le long de l'échelle zoologique et botanique on devrait constater, pour un même ordre d'êtres vivants au moins, que les organismes se trouvant à un échelon quelconque de l’évolution accusent une supériorité au point de vue de l’aptitude à vivre et à se défendre, par rapport à tous ceux qui se trouvent au-dessous d'eux. La classification des êtres vivants dans l’ordre de leur apparition aux époques géologiques