Човек и инвентивни живот
Boxuxap I. M. Byparh
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devrait coïncider avec la classification selon leurs aptitudes de vie et de lutte dans la concurrence vitale. Or ce n’est certainement pas le cas, et on est embarrassé de savoir quels sont les organismes plus aptes à maintenir la vie individuelle ou spécifique, ceux qui sont au sommet de l’évolution ou ceux qui, n'ayant pas été portés par cette ambition, sont restés tels qu'ils étaient, ou peu s’en faut, aux époques géologiques les plus reculées.
Il serait exagéré de dire que d une facon générale l’évolution rend les êtres vivants plus vulnérables. Mais ce qu'on peut affirmer, c’est qu'il n’y a aucun rapport régulier entre le degré d'évolution et la résistance à la mort. Il est incontestable que dans certains cas l’évolution avancée a été fatale à des êtres vivants : cn sait que ce sont surtout les formes hautement spécialisées et de grande taille qui ont disparu au cours des temps, et il est probable que lorsque l’humanité aura disparu, de nombreux organismes inférieurs qui étaient apparus bien avant l’homme continueront à vivre après lui.
Ce qui est Le trait dominant dans l’évolution du monde vivant, c’est le perfectionnement et la complication de l’organisation des êtres vivants dans un certain sens, que nous définirons plus bas. La classification de LiNNÉ est au fond basée sur le degré de complication et de perfectionnement, indépendamment de toute idée transformiste ou phylogénétique. Or il se trouve que cette classification coïncide dans ses grands traits avec l'ordre d'apparition des êtres vivants au cours du passé géologique et, par conséquent, avec les classifications fondées ultérieurement sur la phylogénie.
L'évolution accuse nettement une tendance idéale, c’est-à-dire qu'elle n’est pas dirigée en premier lieu par les intérêts de sauvegarde de l’individu et de l'espèce. Elle est dirigée de façon que les caractères fondamentaux de la vie s'épanouissent de plus en plus, que l'être vivant devienne dans ce sens plus perfectionné et, inévitablement, plus compliqué techniquement, sans égards aux conséquences que ces perfectionnements pourront avoir quant à la durée des nouvelles créations, à leurs aptitudes dans Ja concurrence vitale, à leur pouvoir d'’adaptations ultérieures. Devenir plus crand, sortir du microscopique et du milieu océanique, peupler les continents, fouiller le sol, s'élever dans les airs, s'émanciper du milieu extérieur en créant un milieu intérieur constant, secouer le joug des saisons en créant un éternel été intérieur par la constance de la température corporelle, perfectionner les sens pour mieux analyser le monde extérieur ; en un mot, donner cours libre au génie technique, voilà ce qui domine l’évolution biologique, qui est bien au-dessus des avantages égoïstes de conservation et de sécurité.
Quand on embrasse d’un coup d'œil l'évolution du monde vivant, on a la vision nette qu’elle est quelque chose de plus que