Човек и инвентивни живот

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Si on pouvait dire la même chose de la structure intime, microscopique, physico-chimique, de la matière vivante et surtout de son dynamisme chimique, c’est-à-dire de ce qui est au fond des phénomènes de la vie, nous aurions là des faits précieux pour l’évolution, des témoins jalonnant sa route. Or, comme nous l’avons déjà dit, on ne trouve pas de ce côté des témoignages comparables à ceux recueillis en faveur de l’évolution morphologique. En premier lieu, l’évolution biochimique, si elle eut lieu à partir des éléments chimiques, est presque terminée chez les organismes qui n’accusent aucune différenciation morphologique externe, c’est-à-dire qui n’ont pas encore commencé à évoluer à ce point de vue. Sans doute, évoluant morphologiquement, les organismes ont subi des modifications biochimiques. Mais cette évolution a, comme nous l'avons montré, un caractère différent de celui de l’évolution morphologique. Plutôt qu'une complication graduelle, comme l’est l’évolution morphologique prise dans son ensemble, elle est une adaptation de ce qui existe déjà chez l'être le plus simple aux nouveaux besoins issus de la différenciation morphologique. Au point de vue de la structure chimique des molécules, on ne peut dire qu’en passant de l’amibe à l’homme on s'élève de l’inférieur vers le supérieur, comme on le fait lorsqu'on considére la structure anatomique et la morphologie.

On peut dire que l’évolution chimique avait terminé le gros de son œuvre lorsque l’évolution morphologique commenta la sienne. Le facteur d'invention biochimique est beaucoup plus ancien que le facteur d’invention morphologique et mécanique.

Que cette faculté organisatrice de la vie soit apparue avec la première ébauche de l'être vivant ou plus tard, au cours de l’évolution purement mécanique de la matière vivante, on ne manquera pas de remarquer que, si l’on veut donner à ce facteur que le monde vivant réclame pour pouvoir être compris, une probabilité d’existence, on doit lui assurer pour se manifester les conditions exigées par les facultés psychiques de l’homme, auxquelles nous avons rattaché l'invention biologique comme à une réalité incontestable. Or, les facultés de notre esprit que seraient-elles sans l'expérience acquise, impossible sans un substratum organique approprié, un système nerveux différencié, des organes des sens spécialisés ? Comment imaginer qu'elles se trouvent chez des organismes n'ayant jamais eu de sens, chez les animaux inférieurs, chez les plantes ? Où sont-elles localisées dans l'organisme dont elles ont dirigé l’évolution ? Comment ont-elles pu adapter l’organisme aux conditions du monde extérieur si elles n’ont pas la possibilité d’en prendre connaissance ?

Il serait aisé de multiplier les objections. Mais elles ne changeraient rien au fait que tout de même le monde vivant existe. Qu'il est inconcevable par la seule mécanique. Que tout s’y passe comme si ce facteur biologique, qui nous paraît inimaginable pour les