Bonaparte à Ancône

112 BONAPARTE À ANCONE

procura 6.000.000 en hypothéquant sesterres de l'État de Gênes.

Cacault qui était rentré à Rome était d'avis que l'on ne pouvait pas y commander « à la manière des Tartares ». Il était pour les accommodements, voulantménager le gouvernement pontifical qui pouvait nuire beaucoup en secret : il proposa de rendre les joyaux et la tiare pontificale pour une somme inférieure de 2.000.000 à l'estimation qui avait servi de base pour le paiement aux commissaires français ; le banquier Torlonia et le joailler Sartori, à Milan, devaient arranger le marché; mais Cacault qui n’avait pas les soucis financiers de Bonaparte et des commissaires était seul bien disposé ; les prétentions furent si élevées du côté français, pour la nouvelle estimation, que le pape ne put racheter qu'une petite partie de ces objets : on était bien « obligé d'agir à la manière des corsaires », disait Haller*.

1. Mendizabal au Prince de la Paix, 2 mars 1797, cité par

du Teil, pp. 479-480. — Séché, I, pp. 145-116. — Artaud de Montaur, pp. 378-379.