Bonaparte à Ancône

142 BONAPARTE À ANCONE

Pour être maïtre de la mer, assurer au commerce d’Aneône et de Venise le passage dans la Méditerranée, surveiller de près l'Orient et l'Empire turc, il fallait garder la route maritime et les côtes d'Epire. Les îles loniennes, Corfou, Zante, Céphalonie, étaient la citadelle avancée, le point d'appui nécessaire : il suffit de regarder la carte pour voir qu’une escadre, abritée à Corfou, pouvaitinterdire à tout venant l'entrée de l'Adriatique, couvrir toutes les relations d'Ancône avec la côte turque, le commerce de l'Italie avec le Levant, et dominer la Méditerranée orientale.

La mer était libre et les îles appartenaient à Venise ; des émissaires assuraient que les Français seraient bien accueillis ; l’opération était facile et pouvait procurer, avant ces résultats d'avenir, des profits immédiats : la conquête et l'organisation du reste des territoires vénitiens, la capture des vaisseaux qui s’obstinaient à rester à Corfou.

Le général Gentili reçut le 26 mai l’ordre