Bonaparte à Ancône

ANCONE ET L’ADRIATIQUE 175

pour approvisionner et armer la division de l'Adriatique et l'escadre de l'amiral Brueys, toujours en slation à Corfou, comptait sur leur concours. Le 14 décembre il avait fait écrire à Brueys de quitter Corfou pour Brest avec six vaisseaux, les frégates françaises et des bâtiments légers, en cachant le but de la croisière. Il ne semblait pas se douter de la situation dans laquelle se trouvait Brueys.

L'amiral avait déjà reçu l’ordre de rentrer en France. Il trouvait fort brillant de « prendre son vol » pour se rendre à Brest : mais les moyens manquaient : les vivres diminuaient, la solde n'avait pas été payée depuis le départ de Venise, en septembre : l'hiver, favorable aux jonctions, s’avançait. Brueys en prévint Bonaparte le 19 décembre: leurs lettres se croisèrent.

Brueys ne partit pas.

Le 10 janvier il avait à Corfou six gros vaisseaux de 80 et T4 pièces, cinq de 64, deux frégates et six bricks ; mais il manquait