Bonaparte à Ancône
LA ROUTE D'ANCONE 51
c'était et c’est encore un des greniers de Rome: terres de blé, d'élevage, et, sur les premières pentes, olivettes et jardins fruitiers. Les Gaulois avaient suivi cette route géographique d’invasions ; les Sénons y avaient fondé Senigaglia, près d'Ancône; la voie flaminienne et la voie émilienne s'y croisaient à Rimini, assurant les communications de Rome avec le nord, traversant le Métaure et le Rubicon ; ce sont bien des « Marches » que Rimini, Urbino, Pezzaro, Fano, pays des condottieri, des Malatesta, des Sforza, des Montefeltre, pays de guerres et de sièges.
La colonne expéditionnaire française, repoussant devant elle les troupes pontificales, ferait des étapes faciles dans la plaine sans obstacle. Jusqu'à Rimini, elle pourrait lever des contributions, en vertu même de l'armistice de Bologne; le pays était assez riche au delà pour la nourrir aussi facilement. À Fano, deux chaussées s'offriraient po continuer jusqu’à Rome : l’une pénétrant da