Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

x PRÉFACE

de « tous les noms sonores persécutés en France », des Montmorency, des Richelieu, des Toulouse. Puis, comme elle découvre qu'ils ne lui seront,pour la plupart, utiles à rien, elle souhaite que les puissances reconnaissent sans délai Louis XVIIL. Et pourquoi le désiretelle ? C’est parce que les fidèles sujets du roi rentreraient en France, pour « y faire noyau »,et qu’elle sérait débarrassée d'eux. EtMme Vigée-Lebrun, qu’elle ne peut souffrir, « s'en retournerait, elle aussi, en France avec le reste des émigrés ».

Les « chevaliers français » se tromperaient étrangement s'ils allaient s'imaginer, sur ce qu’elle a pu leur dire ou faire trompetter à l'Europe, qu'ils sont l'aîné de ses soucis. Non, elle en a d'autres. Son véritable adversaire, ce n’est pas la République : c’est cette Prusse qu’elle retrouve en travers de toutes ses combinaisons polonaises. Dans sa correspondance russe, si elle parle peu de la France, elle parle beaucoup de la Prusse. Celle-ci la génait dès 1790, s’alliant avec l’Angleterre pour contre-carrer la Russie, menaçant d'intervenir dans la guerre de Turquie; et, à cette date, félicitant Potemkine de ses succès contre les Ottomans, elle lui dit ses propres efforts « pour neutraliser, à force de cajoleries, la massue de l'Hercule prussien». Frédérie-Guillaume ll lui a laissé quelque répit pendant son équipée de 1792 en Champagne ;: mais, depuis son retour de Valmy, les menées prussiennes en Pologne sont devenues intolérables. Au second partage, il a fallu laisser au

. Hohenzollern un gros morceau de Pologne : Thorn, __ Dantzig, toutela Posnanie. Pour être mieux en posture