Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

PRÉFACE tx

sait de Pétersbourg le représentant de la France constitutionnelle et fermait ses ports au pavillon tricolore, on a vu s’enlacer les drapeaux à la triple devise et les drapeaux décorés de l'aigle bicéphale ; le palais de la Catherine II a entendu se marier aux sons de l’hymne religieux des Russes ceux du redoutable chant de guerre de 93.

Par un contraste plus grand encore, tandis que Catherine IL ne soufflait la guerre en Occident qu’afin de pouvoir la déchainer à sa guise en Orient, l'alliance d'un de ses arrière-petits-fils avec la République française a raffermi la paix à la fois en Orientet en Occident. Tandis que pour arriver à ses fins, il a fallu que Catherine déployät une profondeur et une complication de ruses où parfois elle avait peine à se retrouver et où les historiens se sont souvent égarés, à son lointain héritier il a suffi d’une volonté loyale et ferme.

Ainsi se trouve enfin réalisée cette union, passionnément souhaitée par Pierre le Grand, ébauchée sous Élisabeth, vaguement reprise au temps de Louis XVI et de Catherine II, deux fois essayée sous Paul [et Alexandre Lr, et qui aboutit sous Nicolas et Chailes X à l'indépendance de la Grèce, sous Alexandre Il et Napoléon III à l’émancipation de l'Italie, de la Roumanie, de la Serbie, du Monténégro. Entrevue tant de fois comme par éclaircie, toujours féconde en grands résultats quand elle se produisait, mais sans cesse traversée par des rivalités nouvelles, cette alliance n’avait pu cependant prendre corps. Elle