Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

XXVIIT INTRODUCTION

essayé de le faire en montrant les étapes de cette curieuse évolution. |

D'ailleurs, il faut bien le dire, dans la philosophie Catherine remarqua surtout les philosophes, et elle se sépara d'eux quand elle n’en eut plus besoin. De même, pendant la période révolutionnaire, quand la Tsarine parle de Paris, ses regards se tournent du côté de Varsovie, et les évènements de France n'ont pour elle qu'un intérêt : celui de son Empire. Catherine ne discerna guère mieux que les autres souverains l'ouragan qui allait éclater à Paris ; comme les autres elle se méprit sur ses conséquences ; mais elle ne se trompa jamais sur ses intérêts, et sut toujours faire plier ses préférences personnelles devant la raison d'État.

Il a été dit que pendant la période révolutionnaire « l'égoisme et l'avidité dominèrent tous les desseins de l'Europe. » Aucune parole n'est plus vraie, et aucune ne convient davantage à la souveraine qui réussit si admirablement à apporter la discorde chez ses voisins et à tirer profit de leurs jalousies.

Il était donc curieux de noter les jugements que Catherine porta sur la Révolution française, de marquer ce qu'elle fit pour la combattre, d'indiquer ses desseins de derrière la tête. C'estce que nous nous sommes efforcé de faire.

Mais la Révolution française avait un caractère