Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

114) ï Pautorité légitime & la liberté civile. Loin d'être oppofées entr’elles, elles fe donnent un appui mutuel : la liberté fera continuellement violée, fi elle n’eft défendue par l’autorités lautorité s’égarera & dégénérera en defpotifme , dès qu’elle ceflera de protéger la liberté : l'autorité, en réprimant les violences qui troublent la liberté , en eft le rempart le plus-puiffant ; & la liberté, en attachant les citoyens à l’autorité, devient fon plus ferme appui. C’eit à vous, Sire, c’eft à vos mains puiflantes qu'a été confié ce double dépôt. Nos peres l’ont remis à vos ancétres : ils ont voulu qu'il pafsât de génération en génération à l’augufte race de Vorre MaseTé pour leur bonheur , pour le nôtre , pour celui de la poftérité qui nous remplacera. Accompliflez leur vœu , qui eft en même-tems celui de votre cœur; que la main bienfaifante qui a dejà rompu les entraves de la fervitude , brife le joug plus intolérable encore des lettres de cachet : repouñlez les perfides confeils qui vous préfenteroient la ciminution de votre autorité cans Ja deftruétion de: ce furefte abus : ce font eux, ce font ces confeillers dangereux, qui ont intérêt à la confervation de ces ordres abfolus qu'ils diftribuent au gré de leurs pañions & de leurs intérêts. Mais vous, Sire, vous fi élevé au-deffus de tous ces intérêts particuliers , Yuelle fatisfation perfennelle peut vous procurer l'exercice de ce redoutable pouvoir? Les malheureufes viétimes qu'il va fraoper, font fi éloignées de vous , que fouvent vos regards mêmes ne les ont jamais atteint,