Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
, ( 14) à & pour maintenir la di de l’Europe. Nous voulons, SIRE, conferver ce précieux avantage de notre conftitution aftuelle, & foutenir cette opinion de la puiflance françoife , qui fait notre fureté , comme notre gloire. Mais comment pourront s’effetuer ces dépenfes menaçantes, qui par leur nature doivent être confidérables & promptes, fi elles ne peuvent être ordonnées que par des Affemblées placées à des diflances éloignées ? Ces longs intervalles laifferont-ils le Royaume fans défenfe ? Pour rémédier à cet inconvénient , on a imaginé un pouvoir provifoire d’accorder les impôts, qui ne fubffteroit que dans les intervalles des États-généraux , & qui feroit . confié foit à des corps permanents, foit à une _‘commiflion intermédiaire des États eux-mêmes, En confiant à un corps ce grand pouvoir d'accorder provifoirement les impôts , on lui donne l'intérêt de perpétuer ce pouvoir , & de le rendre définitif ; on lui donne en même tems un moyen puiffant d'aggrandir toutes fes prérogatives. En élevant cette puiflance nouvelle au fein de l’état, peut-on prévoir fes progrès , & calculer jufqu’à quel point s’étendront fes formidables accroiffemens ? On ne tardera pas à voir ce corps, tantôt cherchant à plaire à l'autorité par fes complaifances, tantôt s’efforçant d’embarrafler l’adminiftration de fes difficultés, mettre un prix aux unes, exiger pour les autres des facrifices , faire alternativement à chaque don , & à chaque refus, valider de nouvelles prétentions, s’élever fucçsflivement de la conceflion de quelques droits,