Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

(38) poñtion , obligés de recourir à leurs commettans ? Ils ont réduit à une foiblefle & à une inertie prefqu’abfolues les états les plus vaftes, & ceux qui font les plus opulens. Ah! , craignons pour notre patrie le fort de l’Allemagne & de la Hollande ; confervons à la France le plus précieux de fes biens, fa gloire. Que toujours prépondérante & redoutée, elle continue à imprimer le refpect aux nations, & à fonder fa sûreté fur fa force & fur l'opinion de fa puiffance.

En propofant de mettre des bornes à la confiance des peuples, & aux pouvoirs qu'ils accorderont à leurs repréfentans , il devient néceffaire d’examiner d’abord dans quelles affemblées plus fages que les Etats-généraux, feront agitées & déterminées ces limitations; il faudra enfuite chercher dans quelles mains plus sûres que celles des députés, on dépofera la partie du pouvoir dont on les aura privés; où par qui, comment feront traitées les affaires dont on aura interdit la connoiïflance à l’affemblée nationale. Cn nous dira fans doute que les affemblées particulieres des différens bailliages fe réferveront à elles-mêmes ces importantes difcuflions , & que leur décifion étant pour les peuples de chaque diftrié& d’un intérêt majeur, ils ne doivent point la confier à d’autres.

Mais plus ces objets font importans pour les peuples , plus il eft effentiel que les peuples fe dépouillent du droit de les décider par eux-mêmes , & revêtent leurs repréfentans aux

Etats-généraux du pouvoir a-folu de les déterminer .