Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
(76) fes magiftrats. Nous appelions au contraire le fecours de leur expérience , nous invoquons les hautes connoïffances que leur ont acquiles leurs longs travaux. Ce que nous defirons, S:re, c’eft d’abord, qu'aucune claffe particuliére n’ait le droit excluñf d’être confultée fur ce qui garantit la propriété, la liberté, la fureté, l’honneur de tous les citoyens : c’eft enfuite , que les loix qui doivent déterminer à l'avenir les formes de l’une & l’autre procédure, foient , d’après les lumières réunies de tous les individus , de toutes les clafles, de tous les ordres préparées , par laffemblée nationale , & préfentées par elle à VOrRE Masesré. Nous réclamons foécialement pour la nation elle-même, cette partie fi intéreflante pour elle de la légiflation. C’eft Pintérèt de tous: tous doivent concourir à le régler. Les formes font le rempart des peuples contre leurs
juges ; c’eft au peuple à l’élever , & non pas aux juges. Où VoTre MasESTÉ trouveroitelle plus de defir du bien, plus d'intérêt à ce qu'il foit opéré, plus d'affranchiffement de préjugés , plus d’attachement aux principes ,
lus d'unité de vues, nous le dirons même , plus de Jumières fur cette importante réforme que dans fes Etats-généraux ? On cherche à oppofer le vœu de la magiftrature à celui de la nation, mais ici ils vont fe confondre. Nous efpérons que parmi les citoyens de toutes les claffes que la voix publique va raflembier , il fe trouvera des magiftrats, & ceux-là feront certainement aufli bien dignes de la confiance de Votre Mayesré , puilqu'ils lui feront