Ce Que Pense La Jeunesse Europeenne
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toute tentative de distinction, au point de vue des droits et des devoirs, entre les membres de la famille yougoslave. »
A l'Université de Belgrade, qui rassemble la jeunesse de toutes les régions de la Yougoslavie, on ne peut apercevoir le moindre signe d'antagonisme régional, le moindre indice d'intolérance nationale ou religieuse. Et ce n’est pas par un effort de la raison et du bon sens qu’il en est ainsi, mais tout simplement parte que, dans leurs rapports, les élèves ne songent même pas à ces questions de dépendance régionale ou religieuse.
Il n'existe pas de question religieuse qui divise la jeunesse universitaire yougoslave. L'antisémitisme n'existe pas. Il est vrai que les Juifs ne sont pas très nombreux, mais on ne peut remarquer, dans leurs rapports avec leurs camarades; la moindre trace d'une division religieuse.
L'exemple suivant illustrera ce que je viens d'avancer. Nous avons à l'Université de Belgrade une Société chorale, composée exelusivement d'étudiants et d’étudiantes appartenant à toutes les facultés. Cette société existe depuis un demi-siècle. Parmi les sociétés d'étudiants, elle est la plus ancienne et elle a toujours été le représentant de l’idéalisme national de la jeunesse universitaire. C'est une société patriotique par excellence. Actuellement, elle représente le nationalisme yougoslave le plus large. Plus même qu'un programme idéal, c’est un sentiment profond dont est imbue la jeunesse qui passe d'année en année dans cette société, sentiment tellement profond qu’il en devient inconscient. Ces jeunes gens proclament que leur idéal est artistique. Mais, en réalité, par leurs attitudes, par leur activité, par le tact — qui fait tant défaut à leurs aînés — qu'ils déploient en toute occasion pour ne pas froisser les susceptibilités régionales mises à vif dans ces dernières années, ils représentent bien cette mentalité franchement et sincèrement yougoslave qui manque en général aux générations plus vieilles et sans laquelle l'État yougoslave sera toujours exposé aux dangers d'un régionalisme étroit et forcément néfaste, car tous les Yougoslaves réunis représentent à peine une douzaine de millions.
Ces quelques réflexions, concernant la société d'étudiants que j'ai mentionnée, m'ont été suggérées au cours des voyages que je fis avec elle à travers la Yougoslavie. Il est vrai que « la musique adou-