Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...
Le baron de Butré ne semblait aucunement appelé par sa naissance à trouver jamais un historiographe en Alsace. Il est né bien loin des bords de l’Ill et du Rhin, dans le Poitou. C’est sans doute dans la terre paternelle de Butré, qui se trouvait près de la paroisse de Lezay, aujourd'hui chef-lieu de canton des Deux-Sèvres, qu’il est venu au monde, dans le cours de l’année 1724? Tout ce que nous savons sur son enfance et sa jeunesse se résume en un passage d'une lettre qu'il adressait au baron d’Edelsheïm, ministre badois, à la date du 4 février 1792: «Je suis né à la vérité dans un château de France qui servait de repaire, où mes ancêtres, depuis mille ans, exerçaient le sot métier de nobles, pour ne pas dire
! Nous n’avions pu trouver dans aucun recueil géographique ou généalogique la terre ou la seigneurie de Butré dont il portait le nom. Certains indices nous la faisaient chercher de préférence dans le Poitou, où se trouvaient aussi les terres de son ami et correspondant le marquis de Mirabeau. Notre ami, M. Louis Ducros, professeur à la Faculté des lettres de Poitiers, a bien voulu interroger pour nous M. Richard, l’archiviste de cette ville, et, grâce à l’obligeance de ce savant, nous avons pu fixer la situation du château de Butré, qui, d'après M. Richard, n’était d’ailleurs qu’une « petite gentilhommière». Elle était possédée vers la fin du xvu° siècle par une branche de la famille Garnier, descendue d’un maire de Poitiers, et dont les armoiries sont indiquées chez Thibaudeau, Histoire du Poïtou, nouv. édit. t. IIT, p. 369 et 383.
2 Dans une lettre du 22 octobre 1793, il raconte qu’il est dans sa soixante-dixième année.