Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...
eee
sentant de la loi notifie aux habitants de la communauté de Vallières que messire Charles-Richard, écuyer, seigneur de Butré, s’est rendu acquéreur de la terre de Chevallet, près la chapelle de Chevallet, sur la paroisse de Vallières, en vertu d’une ordonnance rendue au siége d'élection de Tours; cette terre avait appartenu précédemment au sieur François Archambault, cirier à Tours, et à son épouse.! C’est donc en Touraine, qu’il s'établit, et c’est à ce nouveau champ d’expériences agricoles que s’applique sans doute ce fragment de lettre non daté: « Je suis domicilié près de Tours, sur les jolis coteaux qui bordent la Loire. Je n’ai point une grande terre, je ne possède que dix arpents mais j'en ai assez pour jouir d’une vie tranquille et heureuse. »
Tout en s’y livrant à l’horticulture, Butré restait en relations sincères avec ses amis de Versailles. Nous en avons la preuve dans une lettre que lui adresse en maï 1767, le chanoine Loyseau, secrétaire perpétuel de la Société d'agriculture d'Orléans, l’une des plus zélées pour la propagande des nouvelles idées économiques. « M. Quesnay, y est-il dit, à fait espérer à la Société d'Orléans que vous voudrez bien accepter une place d’associé étranger qu’elle a l'honneur de vous offrir. Il la instruite des connaissances profondes sur toutes les parties de l’agriculture et de la science économique que vous possédez... Pourrait-elle se flatter que les espérances que M. Quesnay lui a données ne seraient pas vaines et que vous ne refuserez pas d'aider et de partager ses travaux ? »* On le voit, le médecin du roi avait bonne opinion du gentilhomme tourangeau ; quant à savoir si M. de Butré avait, à ce moment déjà, acquis une réputation plus étendue par ses écrits, c’est
? Vallières est une commune du canton de Montrichard, arrondissement de Blois (Loir-et-Cher), située sur les limites du département d’Indre-et-Loire.
? Lettre du 16 mai 1767. C’est la plus ancienne en date des lettres qui nous restent de la correspondance de Butré.