Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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à Strasbourg, et auxquels Butré paraissait vouloir s'initier, si nous en jugeons par ce passage d’une lettre de Clavier : « Puisque vous allez passer l'hiver à Strasbourg, ce qui me paraît encore une nouveauté relativement à votre goût pour la solitude, que vous ne trouverez point en cette ville, je vous prie en grâce d’être sur vos gardes envers et contre tous, car il y a beaucoup de chercheurs en ce lieu-là et des gens qui peuvent être fort dangereux. .... M. Saltzmann est un jeune homme fort doux, fort aimable et amateur de philosophie; s’il tombait dans le nombre de vos connaissances, bien que je le eroie très honnête dans le commerce de la vie, je pense qu'ilne nous serait pas avantageux de lui faire connaître votre façon de penser. »

Dès le mois de décembre, Butré semble en effet avoir séjourné à Strasbourg et avoir travaillé à y trouver des fonds pour une œuvre hermétique quelconque. Il annonçait aussi à Clavier «les bonnes dispositions d’un prince, d'accord avec la Loge de Strasbourg », assurances qui se rapportent, à notre avis, très prosaïquement à des souscriptions recueillies et à recueillir pour les Archives hermétiques. Car Clavier lui avait écrit : « Plus la partie pécuniaire sera abondante, plus j'irai en avant et peut-être au-delà des espérances qu’on peut avoir conçues de mon ouvrage. J’aime mieux le voir concentré dans un cercle d'hommes sensés et amateurs de la vérité que parmi un grand nombre de mauvaises têtes qui n’y entendront jamais rien.” »

? Le Saltzmann, dont il est ici question, et qu’il ne faut pas confondre avec son cousin, l’Actuarius Saltzmann, plus connu comme ami de Gœthe, était un théosophe strasbourgeois, né en 1749. Il mourut en 1821, après avoir été précepteur du célèbre ministre prussien, le baron de Stein, professeur-adjoint à l’ancienne Université, imprimeur, etc. Voyez sur lui l’article de M. Matter dans la Realencyclopædie de Herzog, XIII, 337.

? Outre Saltzmann, Clavier nomme encore un M. Turkem (sans doute un des MM. de Turckheim) parmi ses correspondants maçonniques de