Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

216 L'ÉTAT DES PERSONNES

fait une invitation à toutes les puissances colonistes de l'Amérique de s’acheminer vers l’affranchissement des noirs par tous les moyens concertés entre elles, de concilier la liberté des esclaves avec le dédommagement des colons et d'opérer enfin une révolution qui doit être la régénération de l'espèce humaine ». Le 21, la Société des Amis des Noirs sollicite non l’affranchissement des esclaves, ni même l'abolition immédiate de la traite, mais le vote immédiat du principe de l'abolition !. Le 30, ce sont les mulâtres qui reviennent à la charge et qui demandent qu'on leur accorde les droits et prérogatives des citoyens actifs, comme aux protestants, juifs, comédiens et parents de suppliciés?. En sens inverse, c’est l’armée patriotique bordelaise, et ce sont les députés du commerce qui se croient obligés de venir supplier l’Assemblée de ne pas prèter l’oreille aux propositions des Amis des Noirs, qui consommeraient la ruine du commerce et des colonies?. Il s’en fallut de peu, le 1 mars, que la question ne fût traitée à fond. Le baron d'Elbhecq, député de la ville de Lille, lut un rapport sur les pétitions déposées, et notamment sur celle de Bordeaux‘. Il conclut à ce que la législation commerciale, ou l’exclusif, fût au plus tôt soumise à un Comité et à ce qu’un décret fût immédiatement rendu « qui déclare impossible de

4. Ibid., XI, 273; ne figure pas au procès-verbal.

2. Ibid., XI, 400; ne figure pas au procès-verbal.

3. Séance du 5 février 1790; Arch. parlem., XI, 698; n'est pas au procès-verbal

4. Arch. parlem., XI, 761 ; n’est pas au procès-verbal,