Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LÉGISLATION CONTRADICTOIRE 233

tueuses pour rencontrer ses collègues, dut présenter en son propre nom le projet qu'il fit adopter. De plus, le comité traîna jusqu'au 14 juin la rédaction du plan général qui devait être joint au décret et à l'instruction. Il fit si mauvaise figure aux membres qu'on lui avait adjoints! qu’ils durent, le 29 août, donner leur démission. « Nous avons été accueillis, dit Castellanet, avec une malveillance non dissimulée, avec des personnalités, des querelles particulières; » et La Rochefoucauld déclara nettement : « Nous avions été nommés pour faire exécuter le décret du 15 mai; j'ai assisté à trois séances, il n’y a été question que des moyens de le révoquer. » En mème temps qu'il éloignait ses adversaires, le comité empêchait le ministre d'envoyer aux colonies le décret et l'instruction. Il retardait jusqu'au 25 juillet l'impression de ces pièces; puis, ce moyen dilatoire épuisé, il provoquait la crise des commissaires. Ceux qui avaient été nommés refusèrent de partir, et il fallut trois semaines pour en trouver d’autres. Ce n’est que vers la mi-août que Les nouveaux se trouvèrent à

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Brest, prèts à s'embarquer ?.

1. Le Comité colonial, fixé à 14 membres, dont 2 suppléants, le 2 mars 4790, fut porté à 15, le 20 janvier 1791, par l’adjonction de L. Monneron, à 19 par l’adjonction de 4 nouveaux membres, le 22 avril 1191, et ramené à 15 par la démission de ces derniers, le 29 août; Proc.-verb., n° 218-219 (t. XIV), 537, (t. XLIIT), 629 (t. LIT), 750 (t. LXVII). — Les membres démissionnaires furent La Rochefoucauld, de Tracy, Castellanet et Perisse du Luc. — V. plus haut (p. 189) l'affirmation de Raimond sur la tactique du Comité.

2. Mémoire justificatif de Thevenard, séance du 23 août ; Arch. parlem., XXIX, 661; Proc.-verb., n° T44, texte. — Voici un