Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

26% L'ÉTAT DES PERSONNES

taine d'Orléans ; la révolte de l'équipage ! empèche seule l'exécution de cette violence. Mais les commissaires métropolitains?, soutenant le gouverneur, prononcent la déchéance des municipalités et rétablissent les anciens commandants de quartier avec les anciennes milices. C'était décréter l’état de siège ; c'était prendre parti contre la Révolution et préparer des armes contre les mulâtres, lorsqu'ils revendiqueraient leurs droits ?.

Dans les îles du Sud, du moins, aucun incident ne put se produire à l’occasion de la législation sur l’état des personnes. P. Monneron n’avait-il pas été l’un des principaux défenseurs du décret du 15 mai, et son attitude ne lui avait-elle pas été dictée par l’Assemblée coloniale elle-même ‘? Les Assemblées de Saint-Paul et de Port-Louis n'avaient pas changé d'avis, et le député de Bourbon, Bertrand, avait pris soin d'en avertir Barnave, dès le 22 septembre ?. Les protestations, s’il avait dû s’en

1. Lettre de d'Orléans, communiquée par Delessart, séance du 23 novembre 1791 (Arch. parlem., XXXV, 316-318). — La révolte de l'équipage, du 30 septembre, est ainsi expliquée par les révoltés eux-mêmes : « Nous voulons retourner en France, vu que nous sommes incertains sur notre mission et ne voulons pas commettre les mêmes hostilités contre nos frères que celles qu'on nous reproche d'avoir commises contre eux, d’après des lettres datées du 15 juillet, qui font mention que nous sommes dénoncés dans les clubs du royaume comme criminels de lèse-nation, »

2. Cf. la correspondance ci-dessus mentionnée ; —Arch. nation., Dxxv, 116.

3. D'après les pièces produites à la Législative, dans les séances des 28 octobre, 23 et 24 novembre, 3 décembre 1791 (Arch. parlem., XXXIV, 499 ; XXXV, 316, 346, 552).

4. V. plus haut, p. 225.

5. Arch, nation., Dxxv, 85.