Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

L'ÉLOGE ET LA CRITIQUE 269

nationaux, et certaines prohibitions sont prononcées. Mais toute taxe intérieure est abolie, et l’administration des douanes créée. Des primes sont données au commerce et à l’industrie; un acte de navigation protège la marine marchande.

On ne peut, croyons-nous, faire un meilleur éloge de cette législation libérale qu'en constatant sa diffusion et son influence. La décentralisation et l'autonomie ont été empruntées par l’Angleterre (1850), qui tenait alors, bien qu'on en ait dit!, ses colonies sous un joug étroit. La représentation dans le Parlement métropolitain a été reprise en France aux époques de liberté? et imitée par l'Espagne #. Le départ fait entre les objets dits de souveraineté métropolitaine et ceux d'autonomie coloniale a servi de base à toutes les législations contemporaines ; l'Angleterre seule a poussé plus loin en abandonnant, par peur des sécessions, les droits de défense sur quelques pointst, Le commerce colonial a été ouvert à tous les nationaux, et le monopole des compagnies ou de l'Etat a été aboli partout successivement : dès 1788 en Espagne, en 4795 et 1848 en Hollande, en 1857 en Angleterre. Le retour au système des compagnies privilégiées, dont notre époque a le spectacle, n’est osé que dans les pays neufs, qu'il s’agit de mettre en valeur. L’abaissement des tarifs sur les denrées coloniales et l'autorisation des octrois de mer sont

A. Seeley, l'Expansion de l'Angleterre, trad. Baille (1885). 2. En 1848, après 1870.

3. Pour Cuba et Porto-Rico.

4. Australie et Canada.