Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

270 L'ŒUVRE COLONIALE DE LA CONSTITUANTE

devenus la règle des rapports économiques entre les métropoles et leurs colonies ; l'Angleterre ellemême, qui se pose volontiers aujourd'hui en champion du libre-échange, et où l'on trouve des publicistes préconisant la fédération douanière de l'empire de la plus Grande-Bretagne?, perçoit encore des taxes d'entrée sur les cacaos, chocolats, cafés, thés, tabacs, provenant de ses colonies ?, Partout, même dans les Etats à plusieurs souverainetés, comme l’ancienne confédération germanique, où à nationalités disparates, comme l’Autriche-Hongrie, les douanes intérieures ont disparu “. Il est même curieux de voir l’Europe presque entière, el la France à sa suite, après avoir, durant un temps, suivi l'Angleterre dans ses doctrines libre-échangistes, revenir au système protectionniste, qui fut celui de la Constituante 5.

Mais, à côté des éloges donnés par la raison et par les faits à l’œuvre coloniale et commerciale de la Constituante, il est des critiques que les faits et la raison s'accordent à formuler.

Tout d'abord, en ne concédant aux colonies

1. Lord Salisbury, toutefois, a déjà formulé des réserves. Il a dit, en 1892 : « En présence du mouvement protectionniste des nations étrangères, la Grande-Bretagne doit se départir de la doctrine trop absolue du libre-échange. »

2. Ch. Dilke, The Greater Brilain, 1863. — V. ses restrictions dans son récent article à la Revue de Paris (1+ janvier 1898).

3, Cf. Sentupéry, l'Europe politique (1894), €. I, 693.

4. Les douanes forment le seul fonds du ministère commun Austro-Fongrois.

5. V. sur le système colonial des différents Etats la courte, mais suggestive étude de M. Marcel Dubois, Systèmes coloniaux des Peuples colonisateurs (1895).