Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

ÉTAT DE LA QUESTION EN 1789

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A Saint-Domingue, par exemple, à part les mornes et savanes, tout est mis en culture f. L'habitation du comte de la Borde est ainsi distribuée : G49 hectares sont couverts de cannes, 144 de cultures vivrières (patates, mil, bananiers); dans l'une des parties, d'une contenance de 747 hectares, sont édifiés 15 bâtiments d'exploitation, moulins à sucre, cases à nègres, hôpital, 5 bassins de distribution des eaux, des ponts, des puits, etc. *. Trouverait-on aujourd’hui, dans quelqu'une de nos colonies neuves, un aménagement aussi complet et représentant un aussi gros Capital? Avec trois plantations à La Ravine, à l’Acul et à Leogane, Alexandre de Beauharnais se faisait un revenu de 40.000 livres5. De même, à Bourbon, le tiers d'une plantation, achetée au rabais 1.400 balles de café, assura à M. de Villèle un revenu net de 40 à 12.000 francs !.

La valeur commerciale était plusgrande encore ou du moins plus apparente. La France faisait, en 1789, un commerce total de 702.687.000 livres, dont 345.083.000 à l'importation et 357.604.000 à l'expor{ation : c'était, comme on disait alors, une balance

4. G£. 17 plans des quartiers de Saint-Domingue dressés par Philippeau, colon (Arch. nation., sér. N, 8° el):

2. Cf. 2 plans de l'habitation de La Borde (Arch. nation., sér. N, 2° cl). — Les mesures sont indiquées en carreaux et pas. D'après Peuchet, le carreau de Saint-Domigue égale 4**, 29°, 18°, etle pas 04,936 (Dictionnaire de la France commerçante, an NII, introduction, p. cci).

3. Cf. Masson, Joséphine avant Bonaparte (Revue de Paris, 415 mai 1895, p. 339).

4. Mém. de Villèle, L, 133. — Lire tout le chapitre sur « l'ile de France et l'ile Bourbon ».