Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale
QUESTIONS COLONIALES ET MÉTROPOLITAINES 23 sion ne se retrouva pas pour l'arrêt du 30 août 1784. Les négociants affirmèrent, au contraire, que les colon. « regorgeaient de nos marchandises et que la Ftitade de nos expéditions nuisait à leur succès ! »; que les marchandises de France « avaient toujours diminué de valeur dans nos colonies depuis la paix, grâce au commerce interlope favorisé par les ne »; que l'admission partielle des étrangers équivalail à une admission complète, à un encouragement à la contrebande, et que « les sucres que les Anglais enlevaient en fraude de nos colonies leur procuraient l'avantage d'exporter chez l'étranger et de nous faire sur li marchés de l'Europe une concurrence destructive de notre commerce? ». Il y eut un soulèvement général en France contre cette mesure. Dans la seule année 1785, le ministre reçut 23 protestations émanant des divers corps constitués, chambres de commerce, municipalités, Parlements, Cours des aides, Etats provinciaux, sans compter les
1. Chambre de Commerce de Marseille, 26 novembre 1781 (Arch. colon., Mém. génér., XXIV, n° 13, et Mém. des Négociants de Granville, 1783) (id., XXIII, n° 13).
2 Mém. des Négociants de Nantes, imprimé, 11 p., in-#, 12% signatures, parmi lesquelles celle de Mosneron de Launay (v. plus haut, 2 1) (id., XX., n° 2).
3. Mém. des Directeurs du comm. de la prov. de Guyenne, in- Pa 53 P- (id., XX, n° 66).
4, Voici celles que nous avons trouvées aux Archives coloniales, Mén. génér.
1784, villes . Bordeaux (131 sign.), Le Havre (9 sign.), Nantes (124 sign.), Marseille (188 sign.) ;
1785, Parlem. de Bordeaux : Directeurs du comm. de Guyenne (8 sign.); ville de Bordeaux (110 sign.) ; Chambres de Comm. de Dunkerque, de Picardie, de Rochelort (5 sign.), de Lyon, de Mar-