Concordance des calendriers républicain et grégorien, avec une notice préliminaire

6 NOTICE PRÉLIMINAIRE

gaire » (décret de la Conv. du 20 déc. 1792), le Comité d'Instruction publique avait pris l'initiative d’une réforme totale, qu'il mürit pendant neuf mois. Le 17 septembre 1793, il entend lecture d’un rapport de Romme sur « l'ère nouvelle de la République française », et :l en commence l'examen, qu’il continue le 19. Entre temps, le 18 septembre, Romme avertit la Convention que son rapport sur un « plan de calendrier tel qu'il convient à une République » est achevé ; et la discussion est ordonnée pour le surlendemain. Elle est effectivement entamée le 20 septembre, et l'impression du rapport est ordonnée. Le 5 octobre, 1l est distribué, et, après dernier débat, le décret suivant est voté :

Du 5 octobre 1793, l'an second de la République française, une et indivisible.

La Convention nationale, après avoir entendu son Comité d’Instruction publique, décrète ce qui suit :

Art. Ir, L'ère des Français compte de la fondation de la République, qui a eu lieu le 22 septembre 1792 de l'ère vulgaire, jour où le soleil est arrivé à l’équinoxe vrai d'automne en entrant dans le signe de la Balance à 9 heures 18 minutes 30 secondes du matin pour l'Observatoire de Paris.

II. L'ère vulgaire est abolie pour les usages civils.

III. Le commencement de chaque année est fixé à minuit, commençant le jour ou tombe l’équinoxe vrai d'automne, pour l'Observatoire de Paris.

IV. La première année de la République française a commencé à minuit, 22 septembre 1792, et à fini à minuit séparant le 21 du 22 septembre 1793.

V. La deuxième année a commencé le 22 septembre 1793 à minuit, l’équinoxe vrai d'automne étant arrivé, pour l'Observatoire de Paris, à 3 heures, 7 minutes, 19 secondes du soir.

Mais une confusion ne tarda pas à se produire : les uns, prenant pour point de départ de l'ère nouvelle le 14 juillet 1789, datèrent de lan IT jusqu’en juillet 1791; d’autres, comptant 1789 pour une année entière, commencérent à dater de l'an IL en janvier 1791. La question fut portée devant l'Assemblée législative, qui décréta, le 2 janvier 1792, que tous les actes publics, civils et judiciaires, porteraient désormais la mention de l'ère de la Liberté, et que l’an IV de la Liberté avait commencé le 1° janvier 1792. Après le 10 août, on ajouta l'an de l'Égalité; les numéros du Moniteur à partir du 21 août 1792 portent tous la mention : l'an IV de la Liberté et le I de l'Égalité. — A ce mode de dater, auquel on joignait presque toujours alors l'indication de l’année grégorienne, la Convention substitua l'ère républicaine. Dès sa première séance, après avoir aboli la monarchie, elle décréta, sur la proposition de Billaud-Varennes, que ce jour ouvrait l'ère de la République et que « tous les actes seraient désormais datés de l'an I* de la République française ». Pour mettre les années de l'ère nouvelle en concordance avec le calendrier en usage, on fit d'abord (décret du 2 janvier 1793) commencer l'an IL avec le mois de janvier 1793. Puis les décrets portant établissement du calendrier républicain fixèrent le point de départ de l'ère républicaine au 22 septembre 1792 et le commencement de l'an IT au 22 septembre 1793.