Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2

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D. Mais, comment cela va-t-il ? vous nOuS avez dit que l'égalité ne donne pas plus d’honneur ni de pouvoir aux uns qu'aux autres; cependant nous voyons que l’on honnore plus un général d'armée, un repréfentant du peuple, que moi qui ne fuis rien! où eft donc l'égalicé entre eux & moi?

R. La voici : avant l’affemblée primaire où les concitoyens honorerenr de leurs choix, par exemple, le maire de Grenoble, il éroit {imple citoyen comme tous les autres ; après, fon Élection , ils lui dirent ; nous re donnons L pouvoir de juger nos conteftations comme vu Fentendras ; nous t'écabliffons au-deflus de nous; bien entendu que ce feroit la loi qui nous jugeroit par ta bouche.

D. Comment donc? ce n’eft donc pas le magiftras qui, par fa volonté, condamne ou ab{our ?

R. Non, c'eft la loi, fans laquelle il n’y a point de pouvoir. de \ , Mais, pourquoi la loi exiffe-t-elle, que l’on rende aux juges un honneur jufqu’à tenir fou chapeau levé dans leur audience ?

R. C'eft pour imprimer plus de refpett lorfqu'ils font dans leurs fonctions?

D. Mais, hors du fanQuaire de la juftice , doiron les regarder & les. traiter comme magiftrats ?

R. Hors de leurs fonétions, ils ne font que citoyens , rien de plus. | D. Les ci-devant nobles & leurs agens ne donmeront donc plus, fous le beau regne de légalité, ni coups de bâtons comme à des