Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (10 OCTOBRE 1790) 25

imprimée n'est pas véritable; l'argent a été prodigué pour en fabriquer une nouvelle et la substituer. L’effronterie et la lâcheté sont les compagnes inséparables de ces grandes querelles, et jadis on croyait que l’honneur était l’idole de certaines classes de citoyens. Cela était vrai, mais les admirateurs se moquaient de leur idole. (Arch. Bernay). /

CXXIX. — Aux mêmes. Paris, le 10 octobre 1790.

[Il félicite les nouveaux membres de la municipalité sur leur nomination.|

La nouvelle organisation de la municipalité promet que le même esprit se conservera longtemps. En vous offrant mes félicitations sur cet avènement, je vous renouvelle la promesse de suivre le plus exactement qu’il me sera possible la correspondance sur toutes les matières qui pourront intéresser la ville de Bernay.

I1 serait important de donner toute la publicité possible au décret qui supprime, au 16 de ce mois, l'intérêt des assignats ou billets d’escompte portant promesse d'’assignats.…. Je crois que les actionnaires de la Caisse d’escompte vont imaginer un nouveau mode d’agiotage : en annonçant que les billets de leur caisse seront payés à bureau ouvert, ils vont les accréditer; ce ne seront plus les billets de caisse qui seront échangés corgre les assignats; ce sera l'inverse. Les assignats perdront dans cet échange. La Caisse d’escompte peut calculer d'immenses bénéfices avec de gros capitaux ; mais, du moins, on peut en conjecturer que l’argent ne tardera pas à rentrer en circulation, et que les assignats perdront peu pour être convertis en argent.

[Il les entretient ensuite du projet d'Honfleur, demandant à