Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (14 MAI 1791) 273

traitement aura peine à soutenir la concurrence avec un évêque anti-constitutionnel, qui, dit-on, se trouvera encore riche de plus de 40,000 livres de rentes avec lesquelles il peut se faire des prosélytes… Le décret en faveur des non-conformistes occasionne une espèce de schisme, et il en résultera l’indifférence qui fera que, dans peu, les ministres de l’un et de l’autre parti ne seront ni utiles ni redoutables. (Papiers R. Lindet).

CLXIIT, — Au même. Le 12 mai 1791.

Je crois qu'on a répandu, dans votre pays comme ailleurs, les prétendues bulles du pape; de peur qu’on n’y ajoute foi, elles sont certifiées Royou. On avertit en tête qu'elles sont authentiques et conformes aux exemplaires envoyés de Rome. Cependant elles ne portent le nom d’aucun imprimeur. Elles n’ont été notifiées à personne. La fabrique est à Paris : l'évêque d’Autun, de Lydda et sept des nouveaux évêques y sont nommés; je figure dans cette collection de noms que Rome ne veut pas inscrire au calendrier des saints. Le secrétaire de Sa Sainteté résidant à Paris n’a pu raisonner que sur les écrits imprimés qui courent à Paris. Il attaque la lettre au pape de l'évêque du Finistère parce qu'elle est imprimée; il n'a pu rien dire des lettres des autres évêques qui ne sont pas imprimées, parce qu’elles ne sont pas sorties du secrétariat de Rome et que la correspondance avec les officiers romains n’est pas encore établie. (Papiers R. Lindet).

-CLXIV. — Au même. Le 14 maï 1701.

Mon frère, vous avez donc complété mon régiment, et me voilà à la tête d’un corps d’élite et constitutionnel (1).

(1) R. Lindet, en sa qualité de procureur syndic du district de Bernay, avait fait procéder, le 8 mai 1791, par l'assemblée électorale du district, au remplacement des curés qui avaient refusé le serment prescrit par la loi.

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