Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (21 MAI 1791) > 275

de l’activité avec lesquels on a travaillé à leur remplacement. On m'’assure que M. Lefebvre, le ci-devant d’Élecmanville, s’est fait assurer 1,200 livres par le ci- -devant “de Boïsney; cela ne serait pas maladroit.

La plupart dès municipalités ne veulent point recevoir les non-conformistes et les admettre à dire la messe. Les lettres que je reçois à cet égard sont fort singulières, On m'annonce le grand péril de laisser ces gens sur les lieux. ‘T1 semblerait qu’ils vont faire une contre-révolution, que le nouveau curé ne sera pas reçu, et cela finit par dire qu’ils ne seront pas en sûreté, qu'on ne répond de rien, “qu'on ne veut pas les Sohtie Je ne sais pas “HE effet produiront mes lettres. Je crois que chacun s ‘empresse ‘de se montrer ardent, et que, cependant, on entend faci‘lement raison. Je ne sais si nos gens d'Évreux se fami‘iarisent avec les brefs; j'ai reçu des lamentations sur ces “brefs, j'y ai répondu par des plaisanteries, en y ajoutant cependant des réflexions sérieuses grotesquement habilées. C’est tout ce que méritent ces productions; elles ne produiront pas un merveilleux effet en EE elles agiteront nos demi-patriotes d'Évreux, Il s’en faut bien que je connaisse tous les élus que vous avez placés dans le royaume de Dieu. Vous en avez dépossédé quelques-uns que je plains.

Je ne suis pas étonné de M. Le Bertre, curé de SaintNicolas; il avait de grands griefs. Il n’a point obtenu de l'Assemblée nationale de règlements conformes à ses cahiers contre ceux qui tuaient ses poules, ses canards et ses chats. Après cela, comment rester curé dans un pays si mal policé? J'avais bien dit que vous prendriez tout. Je ne sais si vous avez ramassé des aveugles, mais des boiteux, oui, témoin M. Masse: il ne fallait rien moins qu’une nomination aussi D pour en faire un curé, quoiqu'il y ait longtemps qu'il se sentit beaucoup de vocation pour cet état.