Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

320 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

la reine et le dauphin se sont montrés plusieurs fois dans le jour aux fenêtres, et le soir ils ont été en carrosse, sans gardes, voir les illuminations des Champs-Elysées et les fêtes qui y étaient préparées. La reine va suivre les spectacles. On ne pensera plus à la Révolution dans quelques jours.

Nous terminons nos séances le 30. Vous commencerez le 1°* octobre : si vous n'êtes pas arrivé, vous aurez perdu peu de chose aux premiers jours.

Je ne sais comment on nous verra partir. M. d’Epremesnil fait force placards, pour nous sommer, de par le peuple souverain, de rendre nos comptes. Il n’est pas content de celui de M. de Montesquiou; il avertit le public que nous allons fuir tous farcis d’assignats.

P.-S. — J'ai envoyé un griffonnage de mandement (1) pour un Te Deum : j'ai prié qu'on l'envoie à Bernay pour dimanche, imprimé ou non. (Papiers R. Lindet.)

CXCVII. — Au même. Le 217 septembre 1791.

Hier, jour de vengeance provoqué par les lettres des princes errants au roi (2), qu'on distribue à l'appui des protestations des ci-devant. Tous les faiseurs de protestations déclarés incapables d’aucunes fonctions publiques, et déchus de toutes pensions. La rédaction sera présentée ce matin. C’est une opération de finance assez bonne.

M. Duport a fait cette motion. M. Duport veut-il redevenir patriote? AÀ-t-on cru que le roi ne sanctionnera pas?

C'est tout ce que j'ai le temps de vous écrire aujourd’hui. (Papiers R. Lindet.)

(1) Mandement de Mgr l'évêque du département de l'Eure aux fidèles de son diocèse pour annoncer'le changement politique survenu en France. Évreux, 1791, in-89, de 13 p.

(2) Cette lettre se trouve dans le Moniteur, réimpression, IX, 733.