Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

LÉGISLATIVE (3 JANVIER 17092) 329

soit tellement gouverné que les fripons y puissent trouver la fortune sans compromettre leur cou. On fera usage de tous les moyens pour empêcher l'introduction d'un gouvernement sage, juste et humain. Je compte comme vous sur un veto relatif à cet objet.

M. de La Fayette n’a pas emporté le bâton de maréchal: il a reçu des applaudissements et des fêtes des Parisiens. Voilà des encouragements.

Vous feriez bien de revoir et de corriger nos décrets en matière de liquidation. Sans doute vous n’avez pas oublié à effectuer la vôtre.

Nos réfractaires font toujours le diable à quatre. Ils font menacer et déserter quelques curés pusillanimes; je ne recrute pas assez pour remplacer.

Des décrets d'accusation sont promis pour étrennes au peuple, il en est grandement besoin.

Je serai, l’année prochaine comme celle-ci, mon frère, votre très honoré et très obéissant serviteur. f LINDET, évêque de l'Eure.

1792 CCIV. — Au même. Évreux, le 3 janvier 1792.

Mon frère, vous allez recevoir aujourd’hui des lettres de nos dames, enchantées de ce que vous les avez prévenues. Dans ce temps de souvenirs, rappelez-moi à celui de vos aimables hôtes, l'intérêt qu’ils savent inspirer ne permet pas d'oublier le bonheur de les avoir connus et le regret de ne les avoir pas connus plus tôt.

Vous avez traité la guerre avec la majesté qui convient à un peuple libre et qui sent ses forces. Vos orateurs en ont parlé avec dignité; puissent vos ministres ne pas dégrader le gouvernement par les astuces diplomatiques