Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

342 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

rayon contre M. Levacher..L'’insurrection a été provoquée, je crois, par les Carrayon, qui ont accaparé les fers dans toutes les forges à 25, 26 ou 27 livres qui, surle-champ, sont portés à 30 livres, annoncés à 40 et bientôt à 60 livres. :

M. Levacher, adjudicataire de grandes parties de bois, est indépendant des Carrayon pour ses forges. Il n’est pas probable qu’il soit pour rien dans l’insurrection. Il a envoyé, avec sa municipalité, un mémoire au district de Verneuil, dans lequel il a eu tort de dire qu’il ne requérait pas la force publique ; mais il craignaïit, peut-être justement, autant les habitants de Verneuil que ceux des campagnes des environs de Breteuil. Il proposait, dans son mémoire, un plan de régie des grains. Le département trouve que cela est une apologie de l'insurrection : c’est déraisonner pour accuser.

M. Levacher est ici sur un mandat d'amener : il craint un mandat d'arrêt d’après la bonne volonté qu’on lui témoigne.

Les Carrayon sont à l'abri de la loi. Leur monopole effronté pour les bois et les fers lassera encore la patience. Portez-vous mieux.

CCXIII. — Au même. Bernay, le 27 mars 1702.

Mon frère, point de sanction du décret pour le département de l’Eure, du moins, je ne l’ai pas encore appris(1); toujours un commandant général; le département en état de réquisition perpétuelle ; le détachement de Bernay qui relève le précédent pour accompagner des canons. Hauteur, dureté dans le commandement, menace de forcer

(1) Il s’agit du décret du 1$ mars 1792, ordonnart des poursuites contre les citoyens qui avaient commis des excès dans le département de l'Eure. Le roi sanctionna ce décret le 23 mars.