Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

VIIL INTRODUCTION.

recoins d'une existence mélée, pendant les cinquante années les plus tourmentées de l’histoire de France, aux affaires de l’Europe. Nous avons pris le parti de mettre au jour des documents politiques, et de mettre surtout en lumière le personnage diplomatique de Talleyrand. On verra par cette Correspondance que l’ancien évèque d’Autun, à qui Mirabeau réservait le Département des affaires étrangères dans le projet de combinaison ministérielle qui provoqua le vote impolitique de l’Assemblée constituante sur lexclusion de ses membres du ministère, mérite autre chose qu'une réputation exclusive de finesse et de dextérité.

Pour demeurer fidèle à son parti, disait le cardinal de Retz, il faut changer souvent d'opinion. Talleyrand, qui a souvent changé de parti dans les affaires intérieures, n’a guère varié, du moins dans le domaine de la politique extérieure. À ce point de vue, cette carrière, traversée par tant d'événements divers, sous des régimes si différents, semble présenter plus d'unité qu’on ne le croit communément.

C'est, ce semble, l'opinion que s’en formera le lecteur quand cette Correspondance diplomatique aura été publiée intégralement; c'était le sentiment de Mignet, qui nous dit un jour : « que Talleyrand n'avait « été jugé que par des flatteurs ou par des libellistes, « sans qu'on eût jamais approfondi son œuvre diplo« matique, qui est la partie capitale et vraiment natio-

« nale de son existence. »