Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

INTRODUCTION. XXII

essayait en vain de la mettre en garde, elle avait rendu ce décret du 19 novembre 1792, que Danton aura la sagesse de faire rapporter le 13 avril suivant. On verra, au cours de ces dépêches, Talleyrand réclamant nombre de fois de l'Assemblée législative le vote d’une loi proclamant nettement le principe absolu de non-intervention de la France dans les affaires intérieures des autres États.

Alors le peuple anglais se rallie tout entier à la politique de son Roi. La Hollande reçoit l'assurance de l'intervention de l'Angleterre pour faire exécuter cette convention de la Haye, dont Talleyrand avait espéré que l'application ne serait jamais faite. Après l’exécution du Roi, Chauvelin, l'ancien prête-nom de Talleyrand, demeuré seul chargé de la légation de Londres depuis le 10 août, recoit l'ordre de quitter l'Angleterre dans les trois jours.

Presque aussitôt, la Convention, sans s’en douter, entre dans les vues du ministère britannique en déclarant la guerre à l'Angleterre et à la Hollande. L’Angleterre devient lâme de la coalition, et son or, le nerf de la guerre.

De ces documents nouveaux, sur l'attitude de l'Angleterre pendant la mission de Talleyrand et après la journée du 10 août, qui mit fin à cette mission, il faut conclure qu’en 1791 et 1792, la politique de Pitt était bien celle que le génie de Mirabeau avait prévue et révélée dans la séance de l'Assemblée constituante du 28 janvier 1791 au nom du Comité diplomatique.