Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. T

IIT

BIRON À TALLEYRAND

Valenciennes, le 11 décembre 1791.

Je viens de lire avec un extrême plaisir et une véritable admiration votre pétition au Roi; j'avoue même que je ne croyais pas que, dans des circonstances tellement pressantes, il füt possible de parler raison d'une manière aussi consfitutionnelle, aussi conséquente, aussi pure en principes; je suis afiligé d'une seule chose, inévitable sans doute, mais que je ne crois pas sans remède, c’est que votre succès mérité doit indispensablement beaucoup déconsidérer l'Assemblée nationale, qu’elle a peu à perdre en ce genre, et que si elle attire une fois sur elle la défiance générale, les plus

confiance aussi flatteur donné par une ville dans laquelle je suis né, où j'ai passé ma vie presque entière et où ma famille demeure. Cette place exigeant une résidence habituelle, aurait été, aux termes des décrets de l'Assemblée nationale, incompatible avec celle d’évêque du département de Saône-et-Loire; en conséquence, j'ai donné ma démission de cette dernière, et j'ai, Messieurs, l'honneur de vous en prévenir ; je l'ai remise entre les mains du Roi en le suppliant de donner les ordres et de prendre les mesures nécessaires pour l'élection de mon successeur. » (Archives départementales de Saône-et-Loire, série L. — District d’Autun.)