Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

352 CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

petit relevé de ce qu'on appelle modestement les vieux abus.

La première partie contiendrait les vexalions féodales tombées en désuétude, mais non abrogées; la seconde, les lois du royaume relatives à la religion, et un petit extrait sur la manière dont les hérétiques ont été traités; le tout en peu de mots. La troisième parlerait de la jurisprudence, des lettres de cachet, relèverait ce qui en fut donné seulement sous le cardinal Fleury, Louis Quinze et Louis Seize, en observant qu'on fit sortir les prisonniers quelque temps avant les états généraux, et en relevant le nombre de maisons où, dans la seule capitale, on enfermait arbitrairement. Le quatrième chapitre traiterait de la taille, de la corvée, de l'impôt des boissons, de la gabelle, et des belles choses qui ont été dites sur tout cela par la cour, et des beaux principes mis en avant par nos seigneurs du Parlement, comme, par exemple, que le peuple français est par sa nalure taillable et corvéable. Le cinquième traiterait du commerce et de toutes ses entraves; le sixième, du clergé et des moines; le septième, du militaire et des avantages de la noblesse de cour sur celle de province, et de celle-ci sur la presque totalité de la nation, en disant un mot des intrigues, des sottises, du luxe et des trahisons qui déshonorèrent nos armes dans la guerre de Sept ans: le huitième, de la magistrature et de la jurisprudence: le neuvième, des dépenses de la cour et des pensions, du livre rouge, et de ce qu’on appelait acquits de comptant; le dixième, des chasses et capitaineries, dont on n’oublierait pas la multiplicité ni la jurisprudence; le onzième, de tous les privilèges de soi-disant droit et de fait, de toutes les aristocraties, de toutes les pilleries d'administration, et de l'impos-